Fast-fashion : pourquoi vous devez privilégier le fait-main et le Made in France

Fast-fashion : pourquoi vous devez privilégier le fait-main et le Made in France

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Aujourd’hui, je veux vous parler d’un sujet qui me tient particulièrement à cœur et qui dépasse largement mon petit atelier de savonnerie.

On va parler mode, consommation, et surtout des alternatives qui existent pour sortir de l’engrenage destructeur de la fast-fashion.

Installez-vous confortablement, car je vais vous expliquer pourquoi choisir le fait-main et le Made in France n’est pas qu’une tendance hipster, mais un véritable acte de résistance.

La fast-fashion : comprendre le monstre

La fast-fashion, ou mode jetable, correspond au renouvellement des collections de manière intensive et massive, avec de nouvelles collections proposées chaque semaine en magasins à prix toujours plus bas.

Ce modèle économique privilégie la quantité au détriment de toute considération écologique ou sociale.

Apparue dans les années 90 avec des enseignes comme Zara, la fast-fashion a connu un succès fulgurant en imitant des modèles haut de gamme à des prix accessibles au plus grand nombre.

Depuis, le phénomène n’a cessé de s’amplifier, donnant naissance à ce qu’on appelle aujourd’hui l’ultra fast-fashion : des milliers de nouveaux articles chaque jour, des prix dérisoires de quelques euros, et une absence totale de magasins physiques.

Les chiffres qui donnent le vertige

Accrochez-vous, car les statistiques sont effrayantes :

Production et consommation :

  • Entre 2005 et 2019, la consommation mondiale de vêtements a presque doublé, passant de 74 à 130 milliards d’articles vendus
  • La production textile a doublé entre 2000 et 2014
  • Le marché mondial de la fast-fashion était estimé à 142,06 milliards de dollars en 2024, avec une augmentation de 15,5% par rapport à 2023

Gaspillage :

  • 80% des vêtements finiraient à la poubelle selon l’association des Amis de la Terre, soit l’équivalent d’un camion benne de textiles jeté ou incinéré chaque seconde
  • En Europe, on consomme 26 kg de textiles par an et par personne, pour 16 kg jetés durant la même période
  • Chaque Français jette en moyenne 12 kg de vêtements par an

Durée de vie des vêtements :

  • La durée de vie de nos vêtements a diminué d’un tiers en 15 ans
  • On utilise nos textiles trois fois moins longtemps qu’auparavant

Ces chiffres donnent le tournis, n’est-ce pas ? Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg.

L’impact environnemental catastrophique

L’industrie textile figure parmi les secteurs les plus dévastateurs pour notre planète :

Émissions de gaz à effet de serre :

  • L’industrie textile est responsable de 10% des émissions de gaz à effet de serre mondiales, avec un impact carbone plus important que celui des vols internationaux et du trafic maritime cumulés
  • Le secteur émet 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre chaque année
  • D’ici 2050, ce pourrait être 26% des émissions mondiales de GES

Consommation d’eau délirante :

  • L’industrie textile est le troisième secteur qui consomme le plus d’eau, après la culture du blé et du riz
  • 4% de l’eau potable mondiale est utilisée pour la production textile
  • La confection d’un t-shirt en coton demanderait l’équivalent de 70 douches en eau

Pollution des eaux :

  • La production textile est responsable d’environ 20% de la pollution des eaux dans le monde à cause de l’utilisation de substances chimiques
  • Plus de 1 900 produits chimiques sont utilisés pour produire des textiles
  • 20% de la pollution des eaux serait liée à la teinture et au traitement des textiles

Le problème des matières synthétiques

Le polyester représente 70% de la production de fibres issues du pétrole. Ces matières synthétiques posent plusieurs problèmes majeurs :

  • Elles sont dérivées du pétrole, une ressource non renouvelable
  • Jusqu’à 35% de tous les microplastiques rejetés dans l’environnement proviennent de produits textiles
  • Ces microplastiques se retrouvent dans les océans, les sols, et même dans notre sang

L’agriculture intensive du coton

Le coton représente un quart de la production mondiale des fibres, nécessitant actuellement 200 000 tonnes de pesticides et 8 millions de tonnes de fertilisants chaque année pour sa culture.

L’impact environnemental du coton conventionnel est alarmant, avec une consommation d’eau massive et l’utilisation intensive de produits chimiques toxiques.

Le transport : des kilomètres absurdes

Un simple jean peut parcourir jusqu’à 65 000 km de son lieu de production à sa destination finale. Ces distances astronomiques génèrent des émissions de CO2 considérables, alors que la production locale pourrait diviser cet impact par 10, voire plus.

Le coût humain inacceptable

Des conditions de travail indignes

Derrière chaque t-shirt à 5 euros se cache une réalité insoutenable. L’industrie de la mode à prix cassés emploie 75 millions de personnes dans le monde, dont 65 millions en Asie-Pacifique.

Les travailleurs du textile sont souvent sous-payés et soumis à des horaires excessifs dans des environnements dangereux, dans des pays où les règles sociales et environnementales sont moins strictes.

La tragédie du Rana Plaza

L’effondrement du Rana Plaza, un immeuble abritant cinq ateliers textiles au Bangladesh, a provoqué la mort de plus de 1 130 personnes. Cette catastrophe en 2013 a révélé au grand jour les conditions de travail épouvantables de cette industrie.

Malgré quelques améliorations post-Rana Plaza, les conditions de production des travailleurs restent encore minimes et insuffisantes, avec des manifestations ouvrières et des grèves qui se poursuivent.

L’impact sur l’emploi en France

Pendant ce temps, depuis 1990, près de 300 000 emplois ont été détruits en France dans l’industrie textile.

La délocalisation massive a vidé nos régions de leur savoir-faire textile ancestral, laissant des territoires entiers en difficulté économique.

L’impact collatéral sur les associations

La fast-fashion a même des conséquences sur le secteur caritatif. Dans le sud des Deux-Sèvres, la Croix-Rouge a été contrainte de fermer ses bennes de collecte de vêtements, car elle a 85 tonnes de vêtements sur les bras sans débouchés possibles.

Les usines de tri sont saturées, et même l’Afrique n’achète plus les habits de seconde main européens, préférant ceux de Chine.

La réaction : la loi anti fast-fashion en France

Face à ce désastre, une proposition de loi visant à pénaliser la fast-fashion a été examinée en commission à l’Assemblée Nationale le 4 mars 2024, avant d’être officiellement adoptée le 14 mars, puis par le Sénat le 10 juin 2024.

Les principales mesures annoncées incluent :

  • L’interdiction de la publicité pour les entreprises d’ultra fast-fashion à partir du 1er janvier 2025
  • Un dispositif de bonus/malus sur les vêtements pour rendre l’ultra fast-fashion plus chère et la mode durable moins chère
  • L’obligation d’affichage de messages de sensibilisation à l’impact environnemental sur les sites internet des marques
  • Le renforcement de la responsabilité élargie des producteurs (filière REP)

C’est un premier pas, mais il reste encore beaucoup à faire pour renverser ce modèle destructeur.

Le Made in France : une alternative crédible

Le Made in France : une alternative crédible

Les avantages environnementaux concrets

Produire en France présente des bénéfices environnementaux indéniables :

Réduction de l’empreinte carbone : concentrer la production d’un produit en France permet de réaliser des économies sur la consommation énergétique grâce au mix énergétique français, faisant partie des moins carbonés au monde.

Les distances de transport réduites entraînent une diminution drastique des émissions de gaz à effet de serre.

Matériaux locaux et écologiques : la France est le premier producteur de lin au monde, une plante écologique cultivée pour ses fibres textiles, et le chanvre ainsi que la laine sont également très présents sur le territoire.

Ces matières constituent d’excellentes alternatives aux fibres synthétiques.

Normes strictes : Le règlement REACH encadre l’utilisation de substances chimiques dans l’industrie à l’échelle européenne pour protéger la santé humaine et l’environnement. Les produits français sont fabriqués sans produits chimiques nocifs pour la peau.

La qualité avant tout

Les créations Made in France sont synonymes de qualité supérieure, avec des matières soigneusement sélectionnées, des finitions impeccables et des processus de fabrication réglementés pour garantir des standards élevés.

Contrairement aux vêtements de fast-fashion qui s’usent en quelques lavages, les produits textiles Made in France sont conçus pour durer, avec des matériaux durables et des méthodes de production plus respectueuses.

Un jean français de qualité vous accompagnera pendant des années, là où vous devrez remplacer cinq jeans de fast-fashion sur la même période.

Les bénéfices sociaux et économiques

Conditions de travail dignes : en choisissant le Made in France, vous soutenez une production locale qui respecte les droits des travailleurs, avec des conditions de travail strictement réglementées en France garantissant un traitement équitable et sécurisé.

Soutien à l’emploi local : un produit fait en France permet de créer trois fois plus d’emplois qu’une production délocalisée. L’exemple de la marque 1083 est éloquent : en neuf ans, l’entreprise a créé 250 emplois dans la filière, dont 105 emplois directs au sein de ses ateliers de tissage et de confection.

Préservation du savoir-faire : le Made in France permet de maintenir vivant un artisanat d’excellence et des techniques transmises de génération en génération. Trois quarts des Français se disent prêts à payer plus cher pour acheter un produit fabriqué en France, notamment pour participer au maintien de l’emploi (93%), au soutien des entreprises françaises (93%) et à la préservation des savoir-faire (92%).

Les labels pour s’y retrouver

Pour reconnaître un véritable produit Made in France, plusieurs labels existent :

  • Origine France Garantie : garantit l’origine française des produits
  • France Terre Textile : récompense les articles dont plus de 75% des opérations de production sont réalisées en France
  • Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV) : distingue les entreprises aux savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence
  • Indications Géographiques Protégées (IGP) : certifient la qualité des savoir-faire liés à une origine géographique

Le fait-main : l’excellence artisanale

Chaque pièce artisanale est le fruit d’un travail minutieux, réalisé avec passion par des artisans qui maîtrisent leur art, portant la signature de son créateur.

Contrairement aux articles industriels fabriqués en série, un objet fait main possède une âme et un caractère unique.

Chaque artisan a une histoire, une technique unique et des traditions à transmettre. Quand vous achetez une création artisanale, vous n’achetez pas qu’un simple produit, vous achetez des heures de travail, de perfectionnement et d’amour du travail bien fait.

Une durabilité incomparable

Contrairement aux produits manufacturés conçus pour une consommation rapide, les articles artisanaux sont réalisés avec des matériaux de qualité et une attention particulière aux finitions.

Les artisans sélectionnent soigneusement leurs matériaux, souvent plus durables et nobles, et accordent une attention particulière aux moindres détails de conception, garantissant des produits conçus pour durer.

Investir dans des produits artisanaux, c’est privilégier la durabilité et éviter l’obsolescence programmée.

L’impact environnemental réduit

L’artisanat privilégie des méthodes de fabrication respectueuses de l’environnement, avec des artisans qui utilisent souvent des matières premières locales et réduisent au maximum les déchets.

La production artisanale se déroule généralement à plus petite échelle que celle de l’industrie, ce qui engendre une empreinte carbone moins importante, avec des artisans soucieux de limiter leur impact environnemental en mettant en place des pratiques permettant de réduire la production de déchets.

Le soutien aux créateurs locaux

Acheter un produit fait main est un acte solidaire qui permet de soutenir les artisans et leur savoir-faire, contribuant à faire vivre un secteur essentiel tout en valorisant des métiers d’art en voie de disparition.

En choisissant d’acheter des produits faits main, vous contribuez à la préservation de savoir-faire traditionnels, avec des consommateurs de plus en plus attentifs à la provenance de leurs produits et cherchant à soutenir les artisans locaux.

Comment consommer autrement : mes conseils pratiques

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Adoptez la règle du « moins mais mieux » : plutôt que d’acheter 10 t-shirts de mauvaise qualité à 5 euros pièce, investissez dans 2 ou 3 pièces de qualité qui dureront des années. Sur le long terme, c’est même plus économique.

Faites un audit de votre armoire : 70% de nos vêtements restent inutilisés dans nos armoires. Avant d’acheter quoi que ce soit, regardez ce que vous possédez déjà. Vous redécouvrirez certainement des pièces oubliées.

Privilégiez les matières naturelles : lin, coton bio, laine, chanvre… Ces fibres naturelles sont plus durables, plus confortables et meilleures pour l’environnement que le polyester.

Où acheter responsable ?

Marques françaises engagées : de nombreuses marques produisent en France avec une démarche éthique. Prenez le temps de les découvrir : 1083 pour les jeans, Le Slip Français, Armor-Lux, Saint James… La liste s’allonge chaque année.

Plateformes de créateurs : des sites comme Etsy, A Little Market ou Made in France permettent d’acheter directement auprès d’artisans. Vous soutenez ainsi des créateurs indépendants et obtenez des pièces uniques.

Marchés et boutiques locales : rien ne vaut la rencontre avec l’artisan qui a fabriqué l’objet que vous achetez. Vous pouvez échanger, comprendre son processus de création et même parfois personnaliser votre commande.

La seconde main : 58% des Français affirment acheter des articles d’occasion plus souvent qu’il y a un an. Vinted, Leboncoin, les friperies, les vide-dressings… Les options ne manquent pas pour donner une seconde vie aux vêtements.

Apprendre à créer soi-même

C’est là que ma passion pour le fait-main prend tout son sens ! Apprendre à coudre, tricoter, broder ou même fabriquer ses propres cosmétiques (coucou mes savons !), c’est s’émanciper du système de consommation.

Quelques idées pour débuter :

  • Customiser vos vêtements : broderie, teinture naturelle, ajout de patchs
  • Réparer plutôt que jeter : recoudre un bouton, repriser un trou, ajuster une taille
  • Créer des accessoires : sacs en tissu, chouchous, headbands
  • Upcycling : transformer un vieux jean en sac, une chemise en coussin

Entretenir pour faire durer

L’entretien est crucial. Selon l’ADEME, la moitié de l’impact environnemental d’un vêtement provient de son entretien.

Mes astuces :

  • Lavez moins souvent (aérer suffit souvent)
  • Privilégiez les programmes courts et à basse température
  • Évitez le sèche-linge qui abîme les fibres
  • Utilisez des lessives écologiques
  • Réparez immédiatement les petits accrocs avant qu’ils ne s’agrandissent

La dimension éthique et philosophique

Consommer, c’est voter

Chaque achat est un vote pour le monde que nous voulons. En achetant un t-shirt à 3 euros, vous votez pour l’exploitation humaine, la pollution massive et la destruction d’emplois locaux. En choisissant le fait-main ou le Made in France, vous votez pour des conditions de travail dignes, une production respectueuse et un savoir-faire préservé.

7 Français sur 10 se disent prêts à changer leurs habitudes d’achat pour limiter leur impact sur l’environnement. Le changement est en marche, mais il faut que les intentions se transforment en actions concrètes.

Ralentir pour mieux vivre

La fast-fashion nous a conditionnés à consommer toujours plus, toujours plus vite. Cette frénésie est épuisante et insatisfaisante. On observe un phénomène d’obsolescence émotionnelle de nos vêtements : on se lasse avant même que l’article ne soit usé.

Choisir le fait-main ou le Made in France, c’est aussi adopter une philosophie de vie plus lente, plus réfléchie. C’est prendre le temps de choisir des pièces qui nous ressemblent vraiment, qui racontent une histoire, qui ont du sens.

Retrouver le lien avec les objets

Dans notre société de consommation, nous avons perdu le lien avec les objets qui nous entourent. Nous ne savons plus d’où ils viennent, qui les a fabriqués, dans quelles conditions. Cette déconnexion favorise le gaspillage et le désintérêt.

Acheter artisanal, c’est renouer avec cette connexion. C’est connaître le nom de l’artisan, comprendre son travail, apprécier la valeur réelle de l’objet. Cette conscience change tout : on prend soin de ce qu’on possède, on le répare, on le garde longtemps.

L’avenir : vers une mode plus juste

Malgré l’ampleur du problème, de nombreuses initiatives encourageantes voient le jour :

Les écoles de formation : la marque 1083 a créé sa propre école pour valoriser les métiers du textile, formant près de 25 couturières à Romans et dans les Vosges en quatre ans, dont 15 travaillent encore aujourd’hui dans leurs ateliers.

La relocalisation : depuis une dizaine d’années, une multitude d’initiatives en faveur de la relocalisation de la production textile émerge en France. Des entrepreneurs créent des filières complètes, de la culture du lin à la confection finale.

L’économie circulaire : l’Union Européenne a présenté en mars 2022 une nouvelle stratégie visant à rendre les textiles plus durables, réparables, réutilisables et recyclables.

Ce que nous pouvons tous faire

Le changement ne viendra pas que des lois ou des grandes marques. Il viendra surtout de nous, consommateurs. Voici ce que chacun peut faire à son niveau :

S’informer : Comprendre l’impact de nos choix est la première étape Questionner : Qui a fabriqué ce vêtement ? Dans quelles conditions ? Avec quels matériaux ? Privilégier la qualité : Un achat réfléchi vaut mieux que dix achats impulsifs Soutenir les créateurs locaux : Ils ont besoin de nous pour continuer leur activité Partager : Parlez autour de vous, sensibilisez votre entourage Apprendre : Développez vos compétences en couture, tricot, DIY

Ma conclusion personnelle

Depuis que j’ai découvert le monde du fait-main avec mes savons, j’ai complètement changé ma façon de consommer. Je regarde chaque objet différemment, je m’interroge sur sa provenance, son impact, l’histoire qu’il porte.

Oui, acheter français ou artisanal coûte plus cher à l’achat. Mais quand on calcule sur la durée, qu’on prend en compte la qualité, la durabilité et surtout les valeurs que ça représente, l’équation change complètement.

La fast-fashion nous vend du rêve à bas prix, mais c’est un rêve toxique qui détruit notre planète et exploite des millions de personnes.

Le fait-main et le Made in France nous proposent quelque chose de bien plus précieux : des objets qui ont une âme, qui racontent une histoire, qui respectent ceux qui les fabriquent et notre environnement.

Le modèle de la fast-fashion semble condamné par une conjonction de différents facteurs. Les ressources s’épuisent, les consciences s’éveillent, les législations évoluent.

C’est le moment d’agir, de changer nos habitudes, de construire ensemble une mode plus juste et plus durable.

Alors la prochaine fois que vous serez tenté par ce petit haut à 5 euros, posez-vous la question : quel monde est-ce que je veux soutenir avec cet achat ? La réponse vous guidera naturellement vers des choix plus responsables.

Prenez soin de vous, et de notre belle planète.


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