Aujourd’hui, je veux vous parler de la seconde main. Oui, je sais, vous pensez déjà tout savoir sur le sujet. Vinted par-ci, Le Bon Coin par-là…
Mais attendez ! Les chiffres que je vais vous révéler vont peut-être vous faire voir vos achats d’occasion sous un tout autre angle. Installez-vous confortablement, car vous allez être surpris.
Un marché qui explose (littéralement)
Commençons par les chiffres qui donnent le vertige. En 2024, le marché de la seconde main a atteint 14 milliards d’euros en France, et ce n’est que le début.
À l’échelle mondiale, le marché est évalué à 77 milliards de dollars en 2025, avec une croissance annuelle de plus de 15%.
Mais voici le plus impressionnant : en 2013, seuls 30% des Français affirmaient avoir vendu des produits d’occasion, alors qu’en 2024 ils sont 52%.
En à peine dix ans, les comportements ont radicalement changé. 74% des Français ont acheté un produit d’occasion en 2023, et 40% des acheteurs d’occasion font au moins un achat d’occasion par mois.
La seconde main n’est plus une pratique marginale réservée aux personnes en difficulté financière. C’est devenu un véritable mode de consommation mainstream, adopté par toutes les générations.
Pourquoi cet engouement massif ?
1. L’argument économique (évidemment)
Soyons honnêtes : 2 acheteurs d’occasion sur 3 veulent avant tout faire des économies. Dans un contexte d’inflation galopante et de baisse du pouvoir d’achat, la seconde main permet d’acheter plus pour le même budget. Une robe de marque à 15 euros au lieu de 80, un smartphone reconditionné à 200 euros au lieu de 800… Les économies sont considérables.
Mais attention, la motivation financière n’est plus la seule. 42% des acheteurs de seconde main estiment faire un geste engagé (+8 points) et 32% en sont fiers et le revendiquent. Acheter d’occasion est devenu un acte militant, une façon d’affirmer ses valeurs.
2. L’impact environnemental (celui qu’on sous-estime)
Et c’est là que ça devient vraiment intéressant. Vous pensiez faire un petit geste pour la planète ? Détrompez-vous, l’impact est ÉNORME.
Faire ses achats en seconde main peut éviter l’émission de 200 kg de CO2 par personne et par an. Pour mettre cela en perspective, c’est l’équivalent de 920 kilomètres en voiture !
Rentrons dans le détail :
- L’achat d’un smartphone d’occasion peut réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 77 à 91%
- Un jean en coton de seconde main a un impact carbone réduit de 80%, un pull en laine de 85% et un manteau de 86%
- Acheter un ordinateur portable d’occasion plutôt qu’un neuf peut économiser jusqu’à 140 kg de CO2
Ces chiffres donnent le tournis, n’est-ce pas ? La fabrication d’un smartphone représente à elle seule les trois quarts de son impact carbone. En achetant d’occasion, vous évitez cette phase de production, la plus polluante.
Ce que vous achetez d’occasion (et pourquoi)
48% des achats d’occasion concernent des vêtements, avec une augmentation de +12 points. La mode reste en tête, portée par le succès phénoménal de Vinted qui compte des millions d’utilisateurs actifs en France.
Mais les produits high-tech explosent aussi. En 2024, 1 smartphone sur 5 (20%) en France est d’occasion, alors qu’ils n’étaient que 27% des Français à en posséder un en 2018. En six ans, le marché s’est multiplié par trois.
45% des achats portent sur des produits culturels (livres, jeux, CD), et le mobilier gagne également du terrain avec des plateformes dédiées qui se multiplient.
Les limites à connaître (parce qu’on ne va pas se mentir)
Attention, tout n’est pas rose dans le monde de la seconde main. Il existe ce qu’on appelle « l’effet rebond » : certaines personnes achètent PLUS parce que c’est moins cher, et finissent par surconsommer quand même. Certains consommateurs justifient leurs achats en mettant en avant le caractère d’occasion des produits, se percevant ainsi comme des défenseurs de l’environnement, tout en accumulant des objets dont ils n’ont pas vraiment besoin.
La vraie vertu de la seconde main, c’est de consommer MIEUX, pas nécessairement PLUS. Un jean d’occasion à 10 euros reste un jean qu’il faut porter, entretenir et qui finira un jour à la poubelle s’il n’est pas utilisé.
Comment bien consommer en seconde main ?
Posez-vous les bonnes questions :
- En ai-je vraiment besoin ?
- Vais-je l’utiliser régulièrement ?
- Puis-je réparer ce que je possède déjà ?
Privilégiez la qualité :
Un article de qualité d’occasion durera plus longtemps que trois articles bas de gamme neufs. Cherchez les marques réputées pour leur solidité.
Achetez local quand c’est possible :
Les échanges en main propre réduisent l’impact du transport. Les brocantes, vide-greniers et dépôts-vente près de chez vous sont d’excellentes options.
Prenez soin de vos achats :
Réparez, entretenez, chérissez ce que vous achetez pour prolonger sa durée de vie. C’est le véritable enjeu de l’économie circulaire.
Revendez à votre tour :
Ne laissez pas dormir dans vos placards ce que vous n’utilisez plus. Faites circuler les objets !
Les marques s’y mettent aussi
Face à cet engouement, les grandes enseignes ne restent pas les bras croisés. Kiabi, Zalando, La Redoute… toutes proposent désormais des espaces dédiés à la seconde main, en complément de leur offre neuve.
Certaines marques françaises comme Le Minor reprennent même leurs propres produits pour les remettre en état et les revendre.
Le marché du luxe d’occasion a vu sa valeur passer de 26 milliards d’euros en 2021 à 35 milliards d’euros en 2024. Le luxe accessible grâce à la seconde main : voilà un concept qui séduit de plus en plus.
L’avenir ? Encore plus de seconde main
Le marché mondial de l’occasion devrait doubler d’ici 2027, pour atteindre 350 milliards de dollars.
La croissance du marché de la seconde main devrait atteindre les 77 milliards de dollars d’ici 2025, soit une croissance 11 fois plus rapide que le marché global de la vente de vêtements.
Les plateformes se multiplient, se spécialisent et innovent. La logistique s’améliore, la confiance s’installe, les mentalités évoluent. La seconde main n’est plus une alternative, c’est en train de devenir la norme.
Ma conclusion (très personnelle)
Depuis que j’ai découvert le monde du fait-main avec mes savons, je regarde chaque objet différemment. La seconde main s’inscrit parfaitement dans cette philosophie : donner de la valeur aux choses, les faire durer, créer du lien.
Chaque achat d’occasion est une petite victoire contre la surconsommation. C’est choisir la durabilité plutôt que l’éphémère, la qualité plutôt que la quantité.
Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas un sacrifice : c’est une aventure ! Chiner, dénicher la perle rare, lui donner une nouvelle vie… Il y a quelque chose de profondément satisfaisant là-dedans.
Alors la prochaine fois que vous aurez besoin de quelque chose, posez-vous la question : « Puis-je le trouver d’occasion ? » Neuf fois sur dix, la réponse sera oui. Et vous contribuerez, à votre échelle, à changer les choses.
Prenez soin de vous et de notre planète.


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